Insipide, Peinture, Farine, Rupture.

J'avais vraiment envie que les Big Pink foirent leur deuxieme album. A Brief History Of Love etait bon, mais n'appelait pas vraiment a une suite brillante: efficace et decale, il se suffisait bien a lui meme - pas besoin de ressortir quelques chose d'insipide un ou deux ans plus tard, et tout gacher. Je ne voyais pas comment ils auraient pu evoluer sans devenir repetitifs, creux ou commerciaux, et leur en voulais toujours un peu pour ue vieille histoire personnelle, soit un clip pour lequel j'ai ete recouverte de peinture noire et ai du danser devant un drap pendant deux jours, pour ensuite apprendre que non, en fait ils n'avaient plus envie de sortir ce single la. Salauds. Je m'attendais donc a ce que Future This soit vide et ennuyeux, et, comme d'habitude, me suis faite avoir.


Stay Gold, la piste d'ouverture, ressemble a Dominos en un peu plus pop, et semble annoncer la couleur - on est repartis pour une poignee de chansons dansantes au gout shoegaze, et a refrains entetants. Puis Hit The Ground commence, et l'on se rend compte qu'on s'est fait rouler dans la farine: j'ai generalement un probleme avec toute mention de Superman dans la pop, mais bordel, ca marche: les choeurs sont planants, la voix agacante, les synthes douteux, mais c'est coherent. Meme symptomes pour Give It Up et son fort potentiel mauvais gout - l'instru est ringarde, les paroles banales mais ils s'en sortent haut la main, Dieu sait comment: ca fonctionne. Le creux arrive cependant avec la succession The Palace - 1313, pas necessairement desagreables mais franchement pas interessants: trop d'importance est accordee a la voix, et a quatre minutes vingt et cinq minutes vingt trois, on ne peut s'empecher de bailler, et attendre la suite.
Et quelle suite: Rubbernecking est le vrai bijou pop de l'album (et le titre le plus court) - le refrain repetitif et la batterie basique et distante collent parfaitement au style des deux garcons, et l'on retrouve l'efficacite du premier album, intru originale en bonus. Jump Music est plus rock et plus cliche, avec son gros riff de guitare et choeurs emascules: on dirait presque du kasabian par moments, et le groupe en perd quasiment son identite: leur son n'est plus aussi distinctif, et l'on sent bien qu'ils ne sont pas sur leur territoire. Lose Your Mind ratrappe plutot bien la chose, puisqu'elle n'a pas vraiment de sens, des changements de rythmes a tout va, et un sample affreux qu'eux seuls arrivent a rendre potable. Le titre eponyme souffre un peu du syndrome de l'avant derniere chansons - personne n'ecoute vraiment les fins d'albums, et l'on sent le remplissage: pas mauvais, loin de la, mais finalement assez banal. 77 finit Future This, et est (forcement?) la piste la plus lente: les synthes sont planants, et les paroles plus personelles (proche decede? rupture douloureuse?). Quoiqu'il en soit, les Big Pink ont reussi l'impossible, et sorti un second album pas meilleur ni moins bon que le premier, tout en restant original - j'aurais aime qu'ils se ramassent, et les attend au tournant, mais jusqu'ici, rien a signaler.