Peuplier, Tomates, Mégaphone, Mariage.


On sait tous qu'en Mai, on devrait faire ce qu'il nous plait, mais en fin de compte c'est toujours un mois un peu moisi ; préparation du bac, partiels, beau temps mais pas non plus assez pour bronzer ou aller se baigner, quoique de toute façon on est jamais en vacances donc quelle importance...pas que du fun, donc. D’où mon article remonte moral, ou quel serait mon scénario idéal pour ce début d'été.

12 Juin - débarquer en gare de King's Cross, à Londres pour Get Loaded In The Park ; découvrir qu'un bus magique emmène directement à Clapham Common, donc même pas besoin de se perdre et prendre quarante-sept bus avant de se rendre compte qu'on a atterri à Liverpool sans faire exprès. Être un peu en retard, mais choper la dernière moitié du set de Johnny Flynn, boire une bière fraîche sous un peuplier, et se rendre compte que ça enchaîne sur Slow Club. Se faire inviter sur scène pour faire les choeurs de Wild Blue Milk, puis sauter dans le public en triple salto et passer à l'autre scène où O Children joue Malo ; sauter un peu partout puis entendre Yelle qui beugle au loin, siffler son gang, qui rapplique avec les tomates pas fraîches, la bombarder à l'instant où elle prononce Je Veux Te V..., se faire applaudir par le public, et porter jusqu'au premier rang devant Patrick Wolf qui, justement vient de commencer son set spécial Lycanthropy et se faire dédicacer l'ensemble,tant qu'on y est, puis entracte et le final : ressortir le bazooka, rappliquer auprès de Johnny Borrell juste avant qu'il monte sur scène, le forcer à chanter Golden Touch en acoustique, et lui faire exploser la cervelle, comme ça, au nom de l'humanité. Mission accomplie.

22 Juin - arriver en hélico à Glastonbury, se rendre compte qu'il y a beaucoup trop de groupes à aller voir, désespérer, se noyer dans le mini-bar flottant emporté spécialement pour l'occasion, se réveiller à la fin du festival avec un mal de crâne à tuer un mort, puis les souvenirs qui remontent petit à petit : le booty shake sur scène avec Beyoncé sur Crazy In Love, l'impeccable set de Wild Beasts, le combat de ninja avec la bande de hipsters qui refusaient d'arrêter de parler du génie de James Blake et Warpaint, les pleurs incontrôlables sur Noah & The Whale, la parfaite extase devant Morrissey, quoique éviter de lui demander au mégaphone s'il était hétéro ou gay aurait été préférable...avaler deux aspirines pour essayer d'aller mieux, entendre des cris étouffés venant du coffre de la voiture, aller ouvrir, angoissé, se rappeler subitement du kidnapping de Bono, puis décider de le libérer à condition qu'il aille passer le reste de sa vie dans un bungalow au Pérou et la ferme une bonne fois pour toute, jubiler, aller dormir.

1er Juillet - Wireless et Hop Farm sont en même temps! Que faire ? Ah oui c'est vrai, se téléporter, naturellement. Commencer donc avec Brandon Flowers, le convaincre de chanter Mr Brightside puis voler sa moustache, passer voir Death Cab, réaliser que quand même c'était mieux à quatorze ans, recevoir un texto disant que Human League commence dans dix minutes, et qu'il va falloir courir pour pouvoir faire ce duo avec Oakley sur Don't You Want Me, puisqu'une promesse est une promesse, s'exécuter, choper un tapis volant pour Londres, histoire de réaliser à quel point les Black Eyed Peas sont mauvais, merde, puis repartir le lendemain, mourir un peu avec l'enchaînement Patti Smith/Iggy & The Stooges/Lou Reed, même si regarder l'ensemble d'un Chesterfield du côté de la scène est plutôt agréable, quoique se cacher derrière au moment où Morrissey arrive aurait été futé, puisque se faire reconnaître de Glasto et se faire virer de scène manu militari est quand même un peu humiliant, mais se consoler le jour d'après en volant les sapes de Taylor Momsen, et la regarder faire son set pieds nus et en peignoir, puis filer danser sur Metronomy et feigner la surprise quand ils remplacent r a d i o l a d i o par m d m a z i n g, même si bon, dans le fond ça marche un peu moins bien, et enchaîner sur les Horrors et leur set sans faute, rougir un peu quand Howlin Pelle fait sa demande en mariage entre Die, Allright et Hate To Say I Told You So, parce que bon, il va bien falloir qu'il comprenne que c'est fini, et aller se cacher jusqu'au set de Pulp, faire évacuer les cinq premiers rangs pour pouvoir apprécier comme il se doit, commencer à se décomposer quand ils jouent F.E.E.L.I.N.G. C.A.L.L.E.D. L.O.V.E, et mourir de combustion spontanée au moment où ils finissent Disco 2000.

Puis évidemment, ressusciter pour la deuxième partie de notre été de la perfection.

(à suivre)