Machine, Oubliettes, Fumée, Culotte.

Combien de temps devrait attendre un groupe avant de sortir un nouvel album? Sortir un disque par an a un côté 'machine à tubes' assez mal vu dans notre beau monde de l'indie, deux ans est encore un peu trop tôt, puisqu'il faut quand même se faire oublier quelque peu pour pouvoir faire un retour remarqué, puis à partir de trois ans on risque de partir définitivement aux oubliettes, et ne plus jamais remontrer le bout de son museau. Question délicate, donc.
Quoique, apparament pas pour Tom Vek - le garçon nous avait épaté en 2005 avec son We Have Sound, enchaînement efficace de perles eléctro pop au rythme impeccable - puis paf! - écran de fumée - snap! - plus rien. Alors bon, on a réécouté Nothing But Green Lights deux ou trois fois en 2006, on s'est demandé ou il avait bien pu passer en 2007, puis le deuil a été fait en 2008 - le garçon avait disparu pour de bon, et bon, au fond, on pouvait vivre sans lui, en fait. Sauf que voilà, six ans après son premier effort, le revoilà. On s'affole sur Twitter, Radio 1 le passe en exclu, ça s'affolle dans les chaumières, mais tiens, au fait, ça vaut vraiment le coup?


Spoiler : A Chore n'est pas mauvaise. Elle est même franchement sympathique. C'est dansant, entêtant, un peu lourd mais dans le bon sens du terme ; l'instru est quasi pesante, la voix séduisante, et le refrain risque de vous rester en tête jusqu'à la fin de l'été tant il est accrocheur. La chanson reste vraiment dans la continuation du premier album, combinaison presque parfaite de guitares et d'electronique ; de la bonne pop en somme, et ma foi, on n'en demande pas plus. C'est plutôt plaisant de réentendre sa voix de branleur sûr de lui calée sur des samples franchement bien foutus, et en fin de compte, il n'y a pas grand chose à dire de plus. C'était probablement assez fûté de sa part d'attendre aussi longtemps avant de ressortir quoique ce soit, puisqu'un rien nous aurait enthousiasmé ; pas de baisse de niveau, pas beaucoup d'originalité non plus, mais ça semble convenir - en même temps, après six ans, on ne s'y attendait plus. Pas besoin de mouiller sa culotte et crier au génie, donc, mais on applaudit tout de même le retour - Welcome Vek, Tom.