Gaza, apartheid, gamins, Saez


Où Editors exprime toute sa haine envers Pixies, se moque de l'Equipe de France et s'interroge sur la célèbre mascotte du festival Beauregard.



 MDMAZING : Vous avez fait la première partie de Muse au Stade de France il y a quelques jours, c’était comment ?

Russell : C’était bizarre en fait. Muse est un groupe très populaire en France, c’était clairement leur public et je ne crois pas que beaucoup de gens savaient vraiment qui on était. Donc c’était le genre de concert où tu montes sur scène, tu joues et avec un peu de chance tu récupères quelques nouveaux fans.

Tom : C’était en quelque sorte l’objectif de ses premières parties, ou du moins l’un des objectifs. On en a fait quelques unes avec Muse ; en Pologne, en Suisse… et Paris était vraiment le concert le plus dur, avec le public le plus froid. Je veux pas dire que ça valait pas le coup, mais ça serait mentir que de dire qu’on s’est bien amusés.

MDMAZING : La raison de votre changement de registre sur In This Light and On This Evening venait de votre ennui des guitares ; je ne sais pas si vous avez commencé à travailler sur de nouvelles chansons mais qu’en pensez-vous maintenant ?

Tom : On n’a pas encore commencé à travailler sur le nouvel album, on commencera quand on aura fini les festivals. J’imagine qu’il sera lui aussi électronique, ça sera une continuation de ce qu’on vient de faire. Enfin bon, il y avait des guitares sur In This Light and On This Evening donc il y en aura sur le prochain aussi.

MDMAZING : Vous venez de jouer à un festival en Israël, malgré le fait que d’autres groupes aient annulé à cause des événements récents à Gaza. En ce moment, il y a aussi un boycott politique de l’Arizona par les musiciens, qu’est-ce que vous en pensez ?

Tom : C’est difficile à dire, ça dépend vraiment de la situation. Ce n’est pas comme quand les médias ont universellement boycotté l’Afrique du Sud à cause de l’apartheid par exemple, quand ils ont tous fait quelque chose ensemble. Avec l’Israël ce n’était pas ça, la situation est la même dans ce pays depuis 4 ans. C’est terrible bien sûr, mais il y avait plein de gamins là-bas qui voulaient nous voir jouer.  Pixies et les autres ont organisé des concerts là-bas, ils étaient censés y aller et jouer, et puis quelque chose est arrivé dans les médias, remettant Israël au cœur de l’actualité, et ils ont eu peur et ont annulé. Et je ne crois pas que c’était vraiment une opinion politique, la situation est la même depuis des années donc s’ils voulaient protester ils n’auraient pas organisé le concert à la base. Donc je pense que c’est un peu pathétique d’annuler comme ça à la dernière minute. Prévois pas un concert si tu ne vas pas y aller. Mais avec l’Arizona je ne sais pas exactement ce qu’il se passe là-bas alors je ne peux pas comparer les deux. Les USA ont eu beaucoup de problèmes, surtout au moment où on tournait là-bas quand Bush était président.

Russell : Jouer aux Etats-Unis ne voulait pas dire qu’on supportait la guerre en Irak.

Tom : C’est marrant car on n’a jamais pensé qu’on aurait à aborder ce genre de sujet un jour. On n’a jamais voulu que notre groupe soit politique, mais parfois ça nous a vraiment fait réfléchir à certaines choses et à ce qui était la chose la plus juste à faire. Quand Pixies ont annulé ça aurait été tellement facile de faire  la même chose et ne pas y aller, mais à nos yeux c’était la pire chose à faire pour les gens qui voulaient nous voir jouer.

MDMAZING : Tom, tu es récemment devenu père ; est-ce que tu penses que cela a eu un impact sur les paroles et les thèmes de ce 3e album ?

Tom : Non, je n’ai pas ressenti le besoin d’écrire à propos de ma découverte de la paternité. Evidemment cela affecte ta façon de percevoir certaines choses de la vie, mais je ne voulais pas que l’album parle de ça. Mais je vais peut-être laisser faire le temps, je ne sais toujours pas ce que j’en pense en ce moment-même. C’est difficile de mettre des mots là-dessus. Peut-être que dans quelques années je regarderai en arrière et je réfléchirai à la manière dont la paternité m’aura changé, mais là maintenant je ne me sens pas du tout à l’aise à l’idée d’écrire sur ce sujet.

MDMAZING : J’ai entendu que certains d’entre vous aimaient particulièrement le foot…

Russell : Oh c’est Chris et Ed, les deux autres, ils sont à fond dedans ouais. Mais on regarde la Coupe du Monde, c’est divertissant, surtout l’équipe de France, c’était bien marrant.

Tom : Ouais on a entendu qu’ils avaient des réunions avec le président et tout ça.

MDMAZING : L’équipe anglaise n’a pas vraiment brillé non plus…

Russell : Ils n’étaient pas vraiment une équipe, si ?

Tom : Non comme on dit, “there’s no I in team” (rires). C’est ça le truc, il y a plein de bons joueurs mais ils ne s’entraînent jamais ensemble.

MDMAZING : Un peu comme les Français en fait.

Tom : Ouais, mais le truc avec les Français c’est qu’ils se sont comportés comme des gamins de primaire. Je regardais les infos et j’étais là « Allez les mecs, grandissez un peu ». Mais quand tu suis n’importe quel sport, il y a des bons moments et des mauvais, tu peux pas toujours être le meilleur, et quand tu n’es pas le meilleur tu deviens très énervé et contrarié.

MDMAZING : C’est quand la dernière fois que vous avez dit « je ne ferai plus jamais ça » ?

Tom : Je crois que je l’ai déjà dit après des interviews, mais pas récemment pour être honnête. J’aimerais bien ne plus jamais répondre à la question « Quelle serait ta programmation de festival préférée ? » !

Russell : Et là tu la rayes discrètement de ta liste de questions… (rires)

Tom : Et toi ?

Russell : Boire. C’est le truc que tu te dis toujours et tu recommences la fois d’après. Mais tu dois apprendre de tes erreurs, n’est-ce pas ? Jamais dire jamais.

MDMAZING : Vous avez envie de voir un groupe en particulier ce soir ?

Tom : Friendly Fires. Mais je crois que j’aurais préféré voir plus de groupes hier en fait, c’était un peu plus notre style de musique.

Russell : C’est qui Saez ? Ca vaut quelque chose ? Et ça, Tété ? Comment ça se prononce ?

MDMAZING : Ce sont des artistes français, probablement pas votre truc pour être honnête…

Tom : Non ? Bon ben Friendly Fires alors. Hier j’aurais voulu voir Local Natives, XX, Phoenix. J’aurais regardé un peu de Rodrigo & Gabriela aussi, je les ai jamais vus.

Russell : Iggy & The Stooges, c’est toujours bon ça. Mais à part ça, c’est qui ce John qu’on voit partout ?