Haut, Grandiloquent, Haricots, Caverneuse.

Haut, bas, milieu : la qualité des productions d'O Children peut en effet être résumée assez facilement.
Après un Dead Disco Dancer alléchant et un Ruins plus que décevant, le quator nous dévoile un album plein de perles et de failles - sans surprise, donc.



Ce qui avait plus dans leur premier simple, c'était ce mélange étonnamment cohérent entre pop et goth, glauque et entrainant : on pensait avoir enfin trouvé un groupe suffisamment sombre pour être crédible, mais aussi - et surtout - prenant assez de recul pour ne pas tomber dans l'excès et le ridicule. Ils se moquaient à moitié de leur image pseudo ténébreuse et finissaient par rendre la farce légère, donc intéressante. Puis tout s'est cassé la figure : quelques mois plus tard, les Londoniens nous ont balancé un deuxième single si grandiloquent qu'il en devenait embarrassant, tous synthés dehors et mauvais goût sur le pas de porte : production trop lourde, clip tourné dans un hopital pour enfants abandonné - on s'attendait presque à les voir vomir des chauve souris un soir d'Halloween.

C'est là dessus qu'arrive O Children, album éponyme et à l'image de ce que l'on avait déjà eu : les idées sont plutôt bonnes, le tout assez convaincant, mais nom de Dieu ce qu'ils peuvent en faire trop.
Ca commence bien, pourtant : Malo, le premier titre, donne envie de secouer les cheveux, sortir le vernis noir, et se déchainer à peu près autant qu'un collégienne complexée sur du My Chemical Romance : le refrain est imparable, le synthé hypnotisant, et la fin impeccable - on en redemande.
Dead Disco Dancer suit, et ne déçoit pas, même si un peu plus faiblarde que la précédente. Puis la chute : l'instru de Heels est plutôt bonne, mais beaucoup trop dégoulinante, Fault Line commence bien mais lasse rapidement , et les cinq minutes trente de Smile semblent durer une demie heure, la faute à un rythme trop lent, une voix trop pesante, et un ensemble ennuyeux à mourir.
Ezekiel's Son remonte temporairement le niveau, avec son excellent duo basse/batterie et sa guitare un peu sucrée, mais ça ne dure pas : Ruins débarque, et c'est vraiment la fin des haricots. L'intro n'est pourtant pas mauvaise ; ça commence pourtant à se corser dès que Toby ramène sa voix un peu trop caverneuse pour être honnête, puis le refrain en fait beaucoup trop, et la guitare ne sonne pas vraiment bien, donc même si certains passages sont plutôt appréciables, ils se retrouvent noyés sous les cinq minutes de noirceur exagérée - le titre s'achève avec un "they'll kill you if you come back here again" qui n'arrive même pas à faire tache, vu l'ambiance forcée de la chose.
Pour ce qui est du tryptique de fin, Radio Waves s'en sort plutôt bien (mention spéciale au saxophone quasi dissonant, quoique parfaitement cohérent), Pray the Soul Away est vaguement agaçant, quoique pas forcément mauvaise, et Don't Dig étonnament plaisante : plus calme, et surtout beaucoup moins poussive.
L'album se termine donc sur une note relativement positive, mais néanmoins trop faible pour faire oublier les excès précédents.

La conclusion est franchement mitigée : il y a du potentiel, c'est sûr, mais le groupe n'a pas su éviter les clichés, et ne s'en sort donc que moyennement. Dommage, mais pardonnable : les failles évidentes sur CD paraissent bien faibles sur scène, ou le groupe excelle : reste donc à attendre que les garçons murissent un peu, mettent leur eye liner de côté, et reviennent nous montrer de quoi ils sont capables.