Virtuelle, Gossip, Patin, Mantra.


Ca fait des semaines qu'on nous en parle, on nous as rabattus les oreilles avec ça via Myspace, Facebook, et toute autre plateforme de communication virtuelle, alors qu'il n'y avait apparamment pas de quoi : les Maccabees s'apprêtent à nous filer gratis le premier extrait de leur nouvel album, et franchement, on pourrait penser qu'il n'y a pas de quoi en faire toute une histoire. Et c'est là que nous nous trompons : démonstration.

Vous vous demandez probablement comment je vais m'y prendre pour tenir toute une chronique en ayant que trois minutes à me mettre sous la dent, et vous vous dites que peut être j'y glisserai une rubrique gossip, en précisant que Felix, le guitariste, sort avec Laura Mary, des Blood Red Shoes, et en profiter ainsi pour vous annoncer qu'une interview dudit groupe est encore dans nos cartons mais ne tardera pas à en sortir, mais non, même pas, j'arriverai à me débrouiller autrement.

Les Maccabees, donc : on les connait surtout pour leurs chansons douces comme des Pommes d'Amour, et vous avez a priori déjà essayé de profiter de l'adorable Toothpaste Kisses pour rouler un patin à la jolie blonde accoudée au bar, mais les cinq garçons ont laissés leurs romances de côté, le temps de nous présenter No Kind Words. En effet, l'ambiance y est pesante, la voix d'Orlando plus grave qu'avant, et l'on sent réellement quelque chose de lourd dans l'instrumental, une espèce de frustration plaquée sur six cordes, comme si le First Love des débuts s'en était allé en prenant bien garde de frapper là ou ça fait mal.
On sent que la chanson pourrait exploser à n'importe quel moment, et elle finit par le faire, avec ce 'If you've got no kind words to say, you should say nothing more at all' répété comme un mantra, et empreint d'une amertume palpable. Le titre s'arrête d'ailleurs brusquement, et avec cette même phrase, qui s'improvise donc point final de quelque chose de douloureux, et regretté.
Quoiqu'il en soit, il n'y a pas de quoi verser des larmes dans sa pinte : le tout reste assez retenu, et malgré tout très carré, ce qui n'est pas sans rappeller l'une des principales caractéristiques des pistes du premier album. Rien ne dépasse, mais, contrairement aux précédents compositions du groupe, quelque chose se passe ; on ne reste pas calé dans un songwriting pop et peut être un peu creux.

Cette nouvelle chanson est donc un réussite totale : on prend les mêmes et on recommence, mais en mieux, car la mélancolie sied extrèmement bien à ces jeunes hommes, auxquels on découvre du même coup un talent certain. Beaucoup se cassent la figure au deuxième album, car l'on se rend compte qu'ils n'avaient, en réalité, pas grand chose à dire, mais les Maccabees ne sont apparemment pas de ceux là, et l'on ne peut que s'en réjouir.