Casse Gueule, Dinosaures, Garnements, Génération.




"Beaucoup se cassent la figure au deuxième album, car l'on se rend compte qu'ils n'avaient, en réalité, pas grand chose à dire, mais les Maccabees ne sont apparemment pas de ceux là, et l'on ne peut que s'en réjouir."


Voilà comment finissait ma chronique de No Kind Words, premier extrait de Wall Of Arms : en fait, c'était peut être un peu casse gueule de balancer ça comme ça, vu que je n'avais entendu qu'une seule piste de l'album, mais bonne nouvelle : je suis désormais en mesure de vous en parler,dans son intégralité, et mes enfants, c'est encore pire que ce que je pensais.

Wall Of Arms, donc, s'ouvre avec Love You Better, single officiel : on accroche pas dès la première écoute, mais en même temps, c'était déjà comme ça, du temps de Colour It In : il faut appuyer sur repeat, et se laisser bercer. I will love you better, I will love you better, nous dit Orlando, et on a envie de lui faire confiance, parce que cette première chanson est déjà un sacré bijou.
One Hand Holding, Can You Give It & Young Lions suivent, mais sans pour autant se ressembler : on garde les mêmes, mais on ne recommence pas vraiment - toujours très pop, un peu sucré, et adorable, mais les chansons prennent désormais plus d'ampleur : il y a une profondeur supplémentaire, un quelque chose qui remplace avec aisance la fraicheur de la noveauté liée au premier album. Felix dit qu'ils sont plus matûres, et il doit avoir raison, parce qu'on le snt clairement.
On laisse ensuite place au trio gagnant de l'album : Wall Of Arms, No Kind Words, Dinosaurs. Mon premier donne son nom à l'ensemble, et nous file de la bonne humeur en barre, ainsi que l'envie de tomber amoureux, se rouler dans l'herbe et sourire bêtement. Quelques cuivres se sont glissés dans la piste, et oui, c'était une bonne idée, ça, les garçons. Les paroles sont peut être plus réfléchies, et pour ça aussi, on peut applaudir : les mêmes en mieux, c'est ça ? Vous connaissez déjà mon second, puisque je vous avais intimé l'ordre de l'écouter il y a quelques mois : c'est sombre, tendu, brillant, et on avait eu sacrément envie d'entendre la suite, tellement ces trois minutes et quelques nous plaisaient déjà. Mon troisième est au moins aussi cool que les figurines de dinosaures en plastique, justement, et ça, c'est un vrai bon point : on se retrouve encore calés entre joie et mélancolie, parce que c'est la spécialité des Maccabees, et en fait, on a même pas envie de se plaindre.
Kiss And Resolve a une jolie ligne de basse, et pourrait coller à la description précédente, sauf qu'elle est encore meilleure, en fin de compte : le refrain est excellent, reste dans la tête, et s'éloigne un peu du reste, mais une fois de plus ils se débrouillent, et l'on s'incline. William Powers est un peu triste, et prend elle aussi une ampleur que l'on avait pas avant, on a envie de l'écouter vraiment fort, histoire que ça nous brise le coeur dans les règles de l'art, mais on résiste, on ferme les yeux, et on est surpris pas la dernière minute, qui nous réveille, nous remonte un peu le moral, et nous ferait presque danser.
Seventeen Hands est douce, très douce, et ces vilains garnements nous ont laissé le meilleur riff pour la fin, vous savez, l'un de ceux qui fait agiter la tête, en souriant un peu bêtement, et les grands 'Hey' donnent envie de lever les bras et crier avec eux, parce que de toute façon, la musique du quintet est si communicative qu'on voit mal pourquoi un écran nous interdirait de les rejoindre, et se mêler à eux. Bag Of Bones clôt l'album, et nous fait pleurer dans notre gin tonic, parce qu'elle est vraiment trop belle, et non, ces quatre minutes quarante ne sont pas superflues, pour une fois : les garçons s'en vont lentement, et sans même s'en rendre compte, on a déjà réappuyé sur Play, histoire que l'album ne s'arrête jamais.

En fait, je m'étais un peu trompée : beaucoup se cassent la figure au deuxième album, car l'on se rend compte qu'ils n'avaient, en réalité, pas grand chose à dire, mais les Maccabees ne sont absolument pas de ceux là, et l'on ne peut que s'en réjouir, écouter Wall Of Arms encore et encore, crier au génie, et espérer qu'enfin, le groupe soit reconnu à sa juste valeur ; comme l'un des groupe les plus doués de sa génération.