Insupportable, Saigner, Mauvais, Boucle D'Or.


Le troisième album de Razorlight, Slipway Fires, est sorti il y a quelques mois déjà, et, il faut l'admettre, personne n'en a parlé. Pour tout vous dire, je n'étais même pas sûre qu'il était en vente ; c'est en le croisant dans un rayon de la Fnac que, prise de remords, j'ai decidé de le chroniquer. Ma décision vous semble probablement incompréhensible, mais sachez que je n'ai pas oublié que derrière l'affreux In The Morning se cache toujours un très bon Up All Night, et je suis sûre que vous vous en souvenez aussi, au fond. Voilà donc pourquoi j'ai voulu m'essayer à leure dernière production : nous sommes d'accord, Johnny Borrel est un garçon parfaitement insupportable, et je serais prête à lancer la première pierre à quiconque oserait me fredonner America, mais il reste toujours en moi cette ado frangée et baguée qui a chanté Golden Touch en se disant que vraiment, ce blondinet m'a tout l'air d'être l'homme parfait. Me voilà donc prête à plonger dans le mainstream, et avec entrain, s'il vous plaît.


L'album s'ouvre avec Wire To Wire, et déjà mes oreilles commencent à saigner. En fait, non, je dois dire que la chanson m'est moins insupportable maintenant que je l'ai entendue un certain nombre de fois sur MTV. Je pourrais même dire qu'il m'est possible de comprendre que des gens puissent l'aimer, tant qu'ils ne l'écoutent pas à côté de moi.

Je commence un peu avoir honte, mais je dois dire que Hostage Of Love, malgré son statut de prétendant au prix de titre le plus vilain de l'année, n'est pas si mauvais que ça. On pourrait presque danser autour du feu avec ça. Quoiqu'à la reflexion, trois minutes qurante quatre, c'est long. Oubliez ce que j'ai dit, merci.

You And The Rest est du grand Razorlight, du beau, du très, très mauvais, de celui qui vous donne envie d'aller le chercher jusqu'à Dalston, le Borrel, pour lui arracher les cordes vocales à coup d'économe. L'instrumental ne doit pas être si dégueulasse que ça, mais l'ensemble me fait regretter d'être venue au monde, ou d'avoir choisi de faire cette review, au choix.

Vous savez quoi ? Tabloid Lover est encore pire. Je suis actuellement en train de d'essayer de m'étouffer en avalant des touches de mon clavier, donc ne vous inquiètez pas si cet article s'arrête ici. Oh et puis c'est très rock FM. Même le Mouv' n'en voudrait pas de celle ci.

North London est globalement moins mauvaise, quoique l'on aurait difficilement faire pire. Ah oui, quoique. Je n'avais entendu que la première minute de la chanson. Je me retrouve dans une espèce de surenchère de mauvais goût, c'est catastrophique. Enfin, ça s'arrange un peu vers la fin.

60 Thompson à quelque chose de mignon, j'irai jusqu'à dire qu'elle n'est pas totalement déplaisante. Je commence même à recracher les touches de clavier qui n'avaient pas encore passé mon oesophage. Non, vraiment, le titre est totalement acceptable.

Surprise : Stinger semble parler de rupture, mais j'ai l'impression que l'ami aux cheveux d'or se met à vomir du miel dans mes oreilles. Ca reste néanmoins écoutable, même si, une fois de plus, sur quatre minutes quatorze, il doit y en avoir deux de trop.

Burberry Blue Eyes ne donne pas envie quand on voit le titre, et c'est, pour changer, encore pire une fois qu'on l'a sous le nez. Je pourrais vous dire que le clavier est très moche et le refrain vraiment trop pop rock Lidl, mais non, je me contentrais d'un "bouh, c'est mauvais". Oui, je suis comme ça.

Blood For Wild Blood rejoint le top 3 des pires pistes de l'album, et les mains levées. Borrel pousse sur sa voix, comme dans Wire To Wire, et non, vraiment, arrête, tu étais bon quand tu fredonnais des douceurs à nos oreilles, là on sent que tu lorgnes du côté de Wembley Arena, et en slim blanc : je ne te pardonnerai pas.

Monster Boots a un titre assez cool, mais en dessous ça sonne creux, mais comme d'habitude, me direz vous, je ne sais même pas pourquoi je continue à m'étonner. La voix de Boucles D'Or est plus vilaine que jamais, et même s'il ne reste plus qu'une chanson, j'ignore si je survivrai.

L'album se finit comme il a commencé : très mal. Un peu comme un bouquin de Marc Lévy, vu qu'au milieu ce n'est pas bien non plus. Il faudrait peut être penser à une collaboration : un bouquin avec bande son, ou un film avec les mots de l'un et les chanson des autres. Entre la peste et le choléra.



Cette chronique s'annonçait épique, et elle l'a été. Je pense pouvoir mériter la croix de guerre, après ce que je viens de vivre. Razorlight a été bon, c'est un fait, mais ce ne sera a priori plus jamais le cas, vu qu'ils ne cessent de s'enfoncer dans...dans quoi, au juste ? Je ne suis pas sûre de vouloir savoir, en même temps, quoique c'est peut être un exploit, en fait, une blague, un petit défi entre amis, celui de gagner plein d'argent en perdant toute crédibilité. C'est marrant, comme concept. On dirait un peu qu'ils ont vendu leurs âmes au Diable, ou plutôt à Bono. Ouais, Bono, sans les lunettes.
Quoiqu'il en soit, j'ai tenté de me frotter à Razorlight, et Razorlight m'a tuer : Margaret Steinway s'en va se jeter dans la Loire, la Seine, ou la Tamise, peu importe, vous conseille d'éviter Slipway Fires dans la mesure du possible, et sur ce, à vous les studios.