Classement, Opportunité, Anonymat, Procès.


C'est vrai que l'on aurait pu faire un classement des albums, chansons, vidéos, et meilleures coupes de cheveux de l'année. On aurait aussi pu refuser d'en faire un, et trouver une excuse assez valable, comme notre volonté de ne pas favoriser certains groupes par rapport à d'autres, ou celle de laisser à nos lecteurs l'opportunité de développer leurs propres opinions et ainsi ne pas tenter de les influencer en mettant sous leurs nez notre vision des choses, en espérant que cela s'infiltre jusqu'à leurs oreilles, mais non.
Et de toute façon, nous n'aurions pas brillé par notre originalité ; il y a fort à parier que je vous aurais parlé de Foals, et leur Antidotes, mais ils sont déjà dans tous les classements de tous les magazines et sites musicaux ; il serait donc inutile de ressasser.
Supposons néanmoins que j'aie commencé mon article en vous parlant de Foals ; il m'aurait fallu enchaîner avec quelque chose de plus confidentiel, moins convenu : Fuck Buttons aurait parfaitement fait l'affaire, non seulement parce que Street Horrrsing est un brillant bordel, mais aussi parce qu'il est sorti dans un anonymat quasiment total.
Il est également presque certain que le Twenty One des Mystery Jets aurait suivi, vu que leur pop naïve et acidulée a marqué notre été et vos platines : je vous aurais expliqué en quelques lignes pourquoi ces beaux garçons mériteraient d'être bien plus connus, puis aurais trouvé je ne sais comment une transition vers No Age, ce qui n'aurait pas été aisé.
Me connaissant, j'aurais fini par en avoir marre de répèter toutes ces choses que j'avais me semble-t-il déjà lu quelque part, et vous aurais lancé quelques autres noms, comme Late Of The Pier, Last Shadow Puppets et These New Puritans, et m'en serais allée, sans autre forme de procès.