Avantages, Café, Rêve, Goncourt.


Ce qui suit ne parle pas de musique, je vous l'accorde, mais j'aimerais néanmoins retenir votre attention. Et puis de toute façon, cela reste l'un des avantages de mon MDMAZING sur leur SoundOfViolence, ou leur indiepoprock.net : je dois organiser moi même mes interviews, doit faire la vie aux maisons de disques pour qu'elles m'envoient leurs derniers CDs à chroniquer, mais je peux au moins écrire sur ce qui me plait.
Au Café de La Jeunesse Perdue, de Modiano, est sorti il y a peu ; enfin, en 2007, ou 2006, peut être. C'est l'un de ces livres qui devraient se lire d'une traite, comme l'on boit son café le matin, ou non, plutôt comme l'on fumerait une cigarette avant de s'endormir, car il ne laisse pas de goût amer dans la bouche.
Je serais bien incapable de vous dire ce qui m'a plu, et vous plairait dans ce livre. La personne qui me l'a prêté me l'a presenté comme un songe, un rêve dont on ne se souvient pas bien au réveil, mais qui laisse un bon souvenir lorsque l'on y repense, et c'est exactement ça. Les contours sont un peu flous, on ne sait pas vraiment quand cela se passe, mais les rues de Paris s'enchaînent, les personnages se croisent, et les mots se suivent avec douceur, sans pour autant vous laisser le temps de reprendre votre souffle. On y parle de neige, de zones neutres, et de jeunesse perdue, un peu comme vous et moi, d'ailleurs ; de ces gens qui se croient uniques, et qui boivent à la santé de cette vie qui glisse entre leurs mains, pensant se complaire dans une insouciance ayant réponse à tout.
Ce livre n'aura pas le Goncourt ; il ne changera pas le monde, et ne ramènera pas Gregory LeMarchal à la vie, mais peut au moins avoir la prétention de n'en avoir aucune, et c'est peut être ce qui le rend aussi charmant.